Le divorce est une épreuve difficile, tant sur le plan émotionnel que juridique. Dans ce contexte délicat, il est crucial de rester vigilant pour ne pas commettre certaines erreurs qui pourraient fragiliser votre situation. Découvrez les 7 principaux écueils à éviter pour traverser au mieux cette période de transition.
Bon à savoir : Il existe différents types de divorce, chacun avec ses spécificités :
- Le divorce par consentement mutuel, où les époux s’accordent sur la rupture du mariage et ses conséquences
- Le divorce accepté, où l’un des époux accepte le principe de la rupture
- Le divorce pour altération définitive du lien conjugal, après une séparation de plus de 2 ans
- Le divorce pour faute, fondé sur des griefs précis (violence, adultère…)
Ne quittez pas le domicile conjugal sans précaution
Lors d’un divorce, il est tentant de quitter le domicile conjugal pour s’éloigner des tensions. Cependant, un départ précipité peut être considéré comme un abandon de domicile, une faute aux yeux de la loi.
Si la cohabitation devient insupportable, notamment en cas de violences, il est essentiel de faire une main courante au commissariat avant de partir. Dans les autres situations, mieux vaut s’éloigner temporairement le temps que les émotions retombent, tout en maintenant une présence régulière au domicile.
Exemple : suite à une dispute violente, Laura décide de quitter le domicile conjugal avec ses enfants. Avant de partir, elle se rend au commissariat pour signaler la situation et faire établir une main courante, se protégeant ainsi d’éventuelles accusations d’abandon de domicile.
Assistez aux audiences et rendez-vous
Aussi inconfortable soit-il, il est primordial d’assister à toutes les audiences et rendez-vous liés à votre procédure de divorce. Votre absence empêcherait de faire valoir vos arguments et donnerait l’avantage à votre ex-conjoint. Ne laissez personne parler en votre nom : votre présence et votre implication seront examinées et influenceront la décision du juge aux affaires familiales.
Imaginons que Sophie, en cours de divorce, décide de ne pas se rendre à l’audience de conciliation, estimant que « tout est déjà perdu ». Son absence sera interprétée comme un désintérêt pour la procédure et pourra lui être reprochée ultérieurement, fragilisant sa position lors du jugement de divorce. Elle risque même de se voir reprocher d’entraver le processus de divorce.
Évitez de débuter une nouvelle relation
Même si votre mariage est terminé dans votre cœur, il est fortement conseillé d’attendre le prononcé officiel du divorce avant de refaire votre vie. En effet, une nouvelle relation amoureuse sera considérée comme un adultère tant que le lien conjugal n’est pas légalement rompu, vous exposant à un divorce pour faute. Restez discret sur votre vie sentimentale le temps de la procédure.
Préservez les intérêts de vos enfants
En cas de divorce, il est essentiel de placer les intérêts de vos enfants au cœur de vos priorités. Évitez de les instrumentaliser en les prenant à parti ou en les transformant en messagers entre vous et votre ex-conjoint. Maintenez autant que possible le dialogue concernant les décisions qui les impactent.
Lors de la rédaction de la convention de divorce par consentement mutuel, soyez vigilant sur les dispositions les concernant : un manque de précision pourrait générer des conflits ultérieurs.
Veillez également à anticiper l’évolution de leurs besoins, notamment en termes de pension alimentaire ou de droit de visite et d’hébergement. Paul et Julie, qui divorcent par consentement mutuel, prennent soin de détailler dans leur convention les modalités de résidence de leurs enfants, en tenant compte de leurs emplois du temps futurs et des imprévus possibles.
N’oubliez pas de communiquer régulièrement avec vos enfants pour les rassurer et les accompagner durant cette période de changement. Si le dialogue avec votre ex-conjoint est difficile, n’hésitez pas à recourir à la médiation familiale pour apaiser les tensions et faciliter les échanges.
Restez courtois et constructif
Dans le tumulte des émotions, il peut être tentant de se laisser aller à l’agressivité envers son ex-conjoint. Pourtant, insultes et menaces desserviront inévitablement celui qui les profère. Tous vos écrits et comportements seront décortiqués et pourront être utilisés contre vous durant la procédure. Alors, même si la colère gronde, efforcez-vous de prendre du recul avant de réagir.
Privilégiez toujours le dialogue, en passant si besoin par l’intermédiaire de vos avocats respectifs. Marc, en instance de divorce, reçoit un mail virulent de son épouse concernant la prestation compensatoire qu’il propose. Plutôt que d’envenimer la situation, il prend le temps de la réflexion et demande conseil à son avocat pour apporter une réponse mesurée mais ferme.
Soyez vigilant sur les aspects financiers
Lors d’un divorce, la tentation peut être grande de vider les comptes joints pour s’assurer une sécurité financière. Pourtant, cette initiative pourrait vous être reprochée, les biens acquis durant le mariage appartenant pour moitié à chacun des époux selon le régime matrimonial légal. De même, vous devez continuer à contribuer aux charges courantes liées au mariage jusqu’au prononcé du divorce.
Autre point de vigilance : vos documents personnels tels que bulletins de salaire ou relevés bancaires. Ne les laissez pas traîner, ils pourraient être utilisés pour déterminer le montant d’une éventuelle pension alimentaire ou prestation compensatoire. La transparence et l’équité doivent rester de mise.
À noter : Le divorce entraîne des conséquences fiscales et patrimoniales à ne pas négliger :
- Vous devrez effectuer une déclaration de revenus séparée l’année du divorce
- Le sort de la résidence familiale devra être tranché (rachat des parts, vente…)
- Les biens communs devront être partagés équitablement
Anticipez ces aspects matériels pour éviter les mauvaises surprises.
Prenez le temps de lire la convention de divorce
Votre convention de divorce par consentement mutuel est un document essentiel qui régira votre vie post-mariage. Une fois signée, elle devient intangible, sauf pour les dispositions concernant vos enfants. Alors prenez le temps de la lire en détail, n’hésitez pas à poser toutes vos questions et à exprimer vos doutes avant d’apposer votre signature. Votre avocat est là pour vous éclairer et s’assurer que tous les aspects sont bien pris en compte.
Camille et Jérôme, sur le point de signer leur convention de divorce, décident de prendre une semaine de réflexion supplémentaire après que Camille a relevé des imprécisions dans le paragraphe sur le droit de visite. Ce temps leur permettra d’ajuster la convention pour éviter tout conflit futur.
Bon à savoir : Même une fois le divorce prononcé, certaines démarches restent à effectuer dans des délais précis :
- Vous disposez de 3 mois pour procéder au changement de nom si vous aviez pris celui de votre conjoint
- La liquidation du régime matrimonial et le partage définitif des biens doivent intervenir dans les 10 mois suivant le divorce
Un divorce est un moment charnière qui nécessite de garder la tête froide malgré la charge émotionnelle. En évitant ces 7 erreurs classiques, vous mettrez toutes les chances de votre côté pour traverser cette épreuve le plus sereinement possible.
N’hésitez pas à vous faire épauler par un avocat spécialisé en droit de la famille, qui saura vous guider en tenant compte des spécificités de votre situation. Gardez en tête que chaque décision prise durant la procédure influencera votre nouveau départ : alors agissez avec discernement, dans le respect de vos droits et de ceux de vos proches.
Pendant cette période difficile, il est essentiel de prendre soin de vous.
N’hésitez pas à vous entourer de vos proches et à demander de l’aide si vous en ressentez le besoin. Gardez à l’esprit que chaque situation est unique : si des amis bien intentionnés vous donnent des conseils, seul un professionnel pourra vous apporter un avis éclairé et adapté à votre cas personnel.
Enfin, même si cela peut paraître difficile à imaginer dans la tourmente actuelle, efforcez-vous de vous projeter dans l’avenir. Il vous faudra du temps pour trouver vos nouveaux repères, mais un nouvel équilibre est possible, pour vous et vos enfants.
L’essentiel à retenir
- Évitez les 7 erreurs classiques du divorce : quitter le domicile conjugal sans précaution, manquer les audiences, débuter une nouvelle relation trop tôt, négliger les intérêts des enfants, céder à l’agressivité, vider les comptes joints et signer la convention sans la lire en détail.
- Entourez-vous de professionnels (avocat, médiateur familial) pour sécuriser votre procédure de divorce et défendre au mieux vos intérêts et ceux de vos enfants.
- Malgré les difficultés, efforcez-vous de vous projeter dans l’avenir. Prenez soin de vous, gardez espoir : un nouveau départ est possible, dans le respect de vos droits et de ceux de vos proches.